samedi 22 mars 2014

Les TIC et l'écriture : la recherche versus les enseignants.


 « Apport des TIC pour la compétence et la motivation à écrire des élèves du primaire en contexte de classe-portable » par Simon Colllin, Thierry Karsenti et Gabriel Dumouchel.

Un texte plus qu’intéressant!


Ce texte présente une étude concernant l’apport des TIC dans le contexte de l’écriture de textes variés. Il met de l’avant des comparaisons entre le traitement du processus d’écriture accompagné des TIC versus celui réalisé à l’aide de l’écriture traditionnelle, qui comprend l’usage de papier et de crayon.  Cette recherche a été exécutée auprès d’élèves de cinquième et sixième année ainsi que des élèves d’une classe spécialisée en difficultés graves d’apprentissage. Chacun de ces apprenants avait un ordinateur portable fourni par l’école afin de réaliser leurs travaux d’écriture. Donc, les conditions idéales nécessaires étaient en place en fonction de maximiser les avantages et les inconvénients de l’utilisation des TIC dans le développement de la compétence de l’écriture de texte.

Or, une panoplie d’angles sont analysés et sont appuyés par des faits dans l’article. Les auteurs présentent les TIC en lien avec le processus scriptural », le produit scriptural » et « l’accès à des ressources » pour soutenir la compétence à écrire. Par exemple, selon eux, les dictionnaires, grammaires et conjugueurs disponibles en ligne permettent aux apprenants de répondre à leurs questionnements et besoins au fur et à mesure que le processus d’écriture avance. En outre, la présence des tutoriels, des didacticiels et des logiciels disponibles également en ligne est un autre atout des TIC qui permet de diriger les élèves dans la maîtrise de la langue et dans la réalisation de leurs créations littéraires.

Bien sûr, la relation entre « les TIC et la motivation à écrire » a aussi été étudiée, puisque selon Rogers et Graham, « la motivation serait un facteur qui influence l’écriture encore plus que les processus cognitifs déployés par le scripteur en cours de rédaction » (2008, cité par Colllin, Karsenti et Dumouchel, 2012, p. 110). Ainsi, après vérification et analyse, les auteurs dudit texte prétendent que plusieurs études affirment que les TIC ont une « influence motivationnelle certaine sur la compétence à écrire des élèves par rapport à l’écriture traditionnelle » (Golberg, Russel & Cook, 2003; Rogers & Graham, 2008 cités par Colllin, Karsenti et Dumouchel, 2012, p. 111).


 Résultats présentés dans l’article : 
 T-O= Textes écrits à l’ordinateur; T-P= Textes écrits sur papier.

Fautes syntaxiques : T-O = 11%;   T-P = 7%.

Fautes de majuscule : T-O = 1%;   T-P = 5%.

Fautes d’orthographe : T-O = 15%;   T-P = 26%.

Fautes dans l’emploi de la virgule : T-O = 17%;  T-P = 21%.

Fautes dans l’accord du groupe nominal : T-O = 17%;  T-P = 10%.

Ainsi, au terme de la première année de l’étude, à ma grande surprise, la différence entre les résultats des analyses des textes écrits à l’ordinateur et de ceux écrits sur papier n’est pas si importante, à l’exception de celle concernant l’orthographe. Ainsi, d’après cette étude, l’apport des TIC dans le développement de la compétence à écrire est relativement limité (Colllin, Karsenti et Dumouchel, 2012, p. 115).


Mais les enseignants pensent autrement!



En effet, des agents d’éducation questionnés à ce sujet disent qu’en utilisant les TIC pour l’écriture de textes, les élèves varient davantage leur vocabulaire et font moins de répétitions. Ils observent aussi des améliorations dans l’orthographe , dans la structure de phrase et dans la qualité des travaux remis par les élèves. Les enseignants y voient donc des points positifs! D’ailleurs, l’article illustre très bien les causes autant matérielles (« exploiter les ressources mises à sa disposition ») que stratégiques (« bonifier ses stratégies d’écriture ») en mettant au jour des exemples concrets qui illustrent les changements d’attitudes et de comportements des élèves scripteurs en contact avec l’écriture accompagnée des TIC et de la « feuille de papier ». De plus, les guides pédagogiques constatent que la motivation des apprenants est véritablement augmentée lorsqu’ils sont en contact avec les TIC, « ils s’investissent davantage dans le travail qu’ils font » (Colllin, Karsenti et Dumouchel, 2012, p. 119).

En revanche, les enseignants constatent que la présence des TIC dans la classe a des incidences sur la gestion de celle-ci. En premier chef, ils estiment qu’elles permettent de favoriser « l’attention des élèves sur leurs tâches » (Colllin, Karsenti et Dumouchel, 2012, p. 121). Mais paradoxalement, selon eux, il est parfois difficile de réguler cette attention ainsi que les activités des apprenants qui ne font pas toujours exactement ce qu’on leur demande. Il est relativement facile pour eux de quitter la plate-forme de travail pour aller s’amuser en catimini soit dans le monde virtuel ou dans un jeu quelconque. Alors, c’est à ce moment que des stratégies de gestion de classe sont nécessaires telles que l’utilisation du logiciel Remote Desktop (http://www.remote-desktop-control.com/; http://www.apple.com/ca/fr/remotedesktop/ ) « qui permet de voir les écrans et de contrôler les ordinateurs des élèves à partir de celui de l’enseignant » par exemple (Colllin, Karsenti et Dumouchel, 2012, p. 121).

En guise de conclusion, la lecture de cet article scientifique m’a permis de découvrir des différences réelles entre l’efficacité de l’écriture de texte en utilisant les TIC et celle qui utilise les outils traditionnels, le papier et le crayon. Ce fut très enrichissant! Je vous conseille cette lecture!

Pour finir…

Voici des liens pertinents ayant comme sujet la gestion de classe et l’utilisation des TIC:








Merci à vous!

Hugo Tremblay



Référence :

Colllin, S., Karsenti, T. et Dumouchel, G. (2012). Apport des TIC pour la compétence et la motivation à écrire des élèves du primaire en contexte de classe-portable. Repéré à : http://karsenti.ca/pdf/scholar/OUV-karsenti-55-2012.pdf


mardi 18 mars 2014

Ce titre m'a interpelé: « Enseigner avec un tableau blanc interactif : une (r) évolution ? »

Comme les TBI sont présentement les outils TIC de prédilection  dans le milieu scolaire québécois, j’estime qu’il est important, voire primordial, de s’informer à leur propos. Ainsi, j’aimerais vous partager une autre belle trouvaille les concernant.

Il s’agit du mémoire de Mme Aline Meyer qui s’intitule

Enseigner avec un tableau blanc interactif : une (r) évolution ?




Ce texte met en avant plan l’analyse instrumentale d’une séquence d’enseignement de la géométrie au primaire accompagnée par le TBI. Mais surtout,  il contient une panoplie  d’information concernant ce dit outil, de sa genèse  jusqu’aux raisons de son utilisation. Par exemple, sa création devait d’abord répondre à un besoin des acteurs du monde des entreprises qui avaient certains problèmes avec les tableaux noirs et la craie. Ils voulaient aussi avoir la possibilité d’imprimer les informations écrites sur le tableau et faire des présentations plus actives. Or, le TBI leur permettait de réaliser le tout !

En outre, l’auteure illustre des avantages et des désavantages concrets à  l’utilisation du TBI dans le contexte scolaire.

Mais, ce qui m’a paru fondamental est la
Typologie des usages pédagogiques des TIC de Bétrancourt (2007).

En effet, « dans l’héritage de la psychologie cognitive, Bétrancourt organise les usages des TIC en classe autour de quatre pôles de support cognitif, soutenant ainsi le traitement et le stockage des informations au cours d’une activité :

1)    le stockage et la réutilisation d’informations complexes ;
2)    le traitement automatique d’informations complexes ;
3)    la visualisation d’informations ;
4)    le processus de production et de création »
 (Bétrancourt, 2007 cité par Meyer, 2012, p.13).

Bien sûr,  l’interactivité  s’ajoute à ces pôles de différentes façons et intensité. Ce qui lui donne un pouvoir variable et cause également des effets divers sur l’engagement de l’élève (Meyer, 2012, p.13). Selon moi, concrètement, le traitement automatique de l’information complexe permet d’avantage à l’apprenant d’interagir en manipulant les documents, en appliquant des éléments de sa pensée et en mettant sa couleur personnelle dans ses réalisations que le simple fait d’avoir un emplacement de stockage par exemple.

Sincèrement, j’estime que ce document peur intéresser autant les sceptiques que les convaincus des bienfaits des TBI et des TIC en milieu scolaire.

Enseigner avec un tableau blanc interactif : une (r) évolution ?

(cliquer sur les livres pour accéder au texte)


Image repérée à: http://picto.qc.ca/

Bonne lecture à vous !


Hugo Tremblay

Référence :
Meyer, A. (2012). Enseigner avec un tableau blanc interactif : une (r) évolution ? Analyse instrumentale d’une séquence d’enseignement de la géométrie au primaire. Repéré à : http://tecfa.unige.ch/tecfa/maltt/memoire/Meyer2012.pdf